Fabien JACQUETTON Aucun commentaire

Alors qu’on estime à 700 000 le nombre de personnes atteintes d’autisme en France et que près d’un enfant sur 50 serait touché par ce handicap, la prise en charge de ces pathologies neurodéveloppementales fait encore débat et ce, à l’échelle européenne et mondiale.  Mais quels dispositifs pour une meilleure intégration sociale de ces enfants et de leurs familles ? Quelles expérimentations à l’échelle européenne ? Quelles formations ? Retour sur un projet européen inspirant.

L’autisme sous toutes ses formes

Contrairement à ce que laissaient penser les travaux de Leo Kranner en 1943, l’autisme s’inscrit dans un ensemble beaucoup plus vaste d’anomalies qu’on appelle Trouble du Spectre de l’autisme (TSA). Ces troubles manifestes du comportement, de l’apprentissage, du langage ou des émotions apparaissent chez l’enfant, entre 18 et 36 mois, lors des premières interactions sociales, puis évoluent jusqu’à l’âge adulte[1]. Anomalie de mise en place de certains réseaux au niveau du système nerveux central, la médecine ne permet pas, à ce jour, de détecter les TSA dès la naissance. Pourtant un diagnostic précoce de cette pathologie aurait de nombreux impacts sur l’intégration sociale de ces jeunes pleins d’énergie.

« En France, seul 30% des enfants présentant des troubles autistiques sont scolarisés en maternelle[2] » (source : centre d’action médico-social précoce)

Éducateur spécialisé, accompagnement en centre adapté, formation des aidants et personnels à domicile sont autant de solutions vers l’intégration de ces enfants, adolescents et adultes. Mais ces dispositifs peinent à voir le jour alors, quelles solutions ?

ChildIN, 1 projet, 4 pays, 6 partenaires

Consciente de l’importance de l’inclusion social, l’Agence Erasmus+ France a approuvé en 2018 le projet ChildIN, un projet ambitieux qui propose une formation en présentiel et à distance sur l’autisme pour les assistants maternels et gardes d’enfants. Ce projet est porté par 4 pays (la France, la Belgique, le Portugal, la Pologne).

Son principe : une concertation à 4 langues, 4 cultures et 6 expertises (6 partenaires) autour de l’inclusion des enfants autistes et la formation des professionnels du domicile, assistant maternel et garde d’enfants.

Pendant 2 années, IPERIA pilote du projet, le Conseil départemental de la Nièvre, Autism Europe, Techpal, APPDA et Cooperativa Comenius… ont observé, étudié, analysé les réactions des professionnels de l’enfance face au comportement parfois déroutant de ces enfants rêveurs. Ils ont mis en lumière les compétences requises pour assurer une prise en charge de qualité et crée un parcours de formation adapté, qui sera testé par un échantillon d’environ 50 professionnels. Vers une prise en charge du handicap à tous les niveaux.

« Parce qu’entendre, apprendre, comprendre la différence est la meilleure façon de l’apprivoiser et d’en faire un atout. »

Trop de professionnels se retrouvent malgré eux confrontés et démunis face à ces enfants, à ces jeunes en mal d’accompagnement ; les former c’est leur permettre d’intervenir et d’être acteur dans l’inclusion sociale.

Un test grandeur nature

Pendant 3 mois 20 professionnels en France vont être formées sur ces nouveaux modules. Les résultats de l’expérimentation en France seront analysés conjointement avec ceux des autres pays participants au projet afin d’identifier les points forts et les freins dans le déploiement de ce type de formations.

En savoir plus : consulter la page dédiée au projet

 

*Photo prise avant les mesures de confinement.

[1] Source INSERM
[2] Source : centre d’action médico-social précoce (CAMS)