Fabien JACQUETTON Aucun commentaire

Assistante de vie et particulier employeur

À la suite du premier confinement, un tiers des Français interrogés aurait envisagé de chercher un travail plus porteur de sens (enquête Randstad, mai 2020). La crise sanitaire a ravivé la quête de sens au travail. Ainsi, le métier d’assistant de vie devrait avoir de beaux jours devant lui. Le baromètre QAPA le place d’ailleurs en tête des métiers qui vont le plus recruter en 2021. Les besoins en emploi sont importants, mais les recrutements difficiles. Il s’agit en effet de trouver des professionnels compétents, capables d’assurer un accompagnement de qualité.

 

Renouvellement des effectifs et création d’emplois : un défi majeur pour le secteur

 

A court terme, plus de 50 000 offres d’emploi à pourvoir en 2021

Dans le baromètre national de l’emploi du spécialiste de l’intérim Qapa, publié en janvier dernier, les métiers d’aide à domicile et d’assistant de vie arrivent en tête dans le top 10 des métiers qui vont le plus recruter en 2021, avec 50 000 offres d’emploi à pourvoir. Et pour cause, les besoins en emploi sont gigantesques. Le métier d’assistant de vie répond aux grands enjeux du vieillissement de la population. Il est déjà créateur d’emploi et le sera plus encore à court terme.

Départs à la retraite : 63% des assistants de vie à remplacer d’ici 2030

Les départs à la retraite de professionnels intervenant à domicile vont être très nombreux dans les 10 prochaines années. Pour maintenir un accompagnement des particuliers employeurs âgés et dépendants (et un accueil des jeunes enfants similaire à ce qu’il est aujourd’hui), ce sont ainsi plus de 700 000 salariés qu’il faudra remplacer dans le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.  Profession la plus concernée par les départs à la retraite : les assistants de vie. Qu’ils exercent aussi en tant qu’employés familiaux ou non, plus de 6 sur 10 partiront à la retraite d’ici 2030, soit 338 260 salariés sur l’ensemble du territoire national[1].

Vieillissement de la population : 65 000 assistants de vie à recruter en plus d’ici 2040

En 2030, la France comptera 21 millions de personnes de 60 ans, soit 3 millions de plus qu’en 2019, selon une étude de la Drees publiée en décembre dernier[2]. Ce vieillissement de la population nécessitera des créations d’emploi pour répondre à l’augmentation des besoins des personnes très âgées et/ou en situation de perte d’autonomie. 65 420 emplois en équivalent temps plein (ETP) d’assistants de vie supplémentaires seront nécessaires à l’horizon 2040 pour assurer leur maintien à domicile.

 

Métier du lien : le contact humain au cœur du rôle de l’assistant de vie

 

Marie-Monelle, Lurdes et Karine ont un point commun : elles exercent le métier d’assistante de vie. Accompagner des personnes âgées dépendantes ou des particuliers employeurs en situation de handicap constitue leur quotidien. Comme bien souvent dans le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile, certaines ont appris les rudiments du métier au fil des ans, sur le terrain. D’autres ont suivi une formation pour obtenir le titre « Assistant(e) de vie dépendance » dans le cadre d’une reconversion professionnelle.

Parce qu’elles se sentent utiles, parce qu’elles aiment le contact humain ou encore parce qu’elles apprécient la diversité de leur métier, elles ont choisi d’y faire carrière. « J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce métier. Aujourd’hui, je ne changerais de voie pour rien au monde, assure Marie-Monelle, assistante de vie depuis 2016. Ce que j’aime par-dessus tout ? Chaque matin, voir comment mes particuliers employeurs ont passé la nuit, s’occuper du lever, des repas, parler avec eux, et quand ce n’est pas possible, communiquer avec le regard et faire évoluer mon intervention au rythme de leurs besoins. En un mot, établir une relation et un accompagnement sur du long terme. »

 

Au-delà des qualités relationnelles, de véritables compétences sont nécessaires

 

Les études le montrent et tout le monde s’accorde à le dire, assistant de vie est un métier d’avenir. Lurdes, assistante de vie depuis 1994, en est convaincue, mais elle tient à rappeler qu’il « demande beaucoup de compétences » et qu’il est par conséquent « indispensable d’être formée pour progresser et bien se valoriser auprès des employeurs. » Avec la volonté de se perfectionner, de toujours monter en compétences, d’évoluer, ces assistantes de vie ont suivi des formations, participé à des relais assistants de vie tout au long de leur parcours professionnel, pour notamment :

  • pallier des difficultés rencontrées dans leur travail
  • garantir une qualité d’accompagnement
  • bénéficier d’une plus grande reconnaissance

« Me former est un engagement personnel à apporter le meilleur accompagnement possible à mes employeurs dépendants ou vulnérables. Quand on a comme moi débuté ce métier « sur le tas », c’est parfois compliqué de se retrouver livré à soi-même face à des pathologies difficiles, explique Karine, qui exerce au sein du secteur depuis 20 ans. Je réalise deux formations par an. C’est indispensable pour appréhender correctement la multitude de situations auxquelles ce métier nous confronte. »

La valorisation des compétences au service de la reconnaissance et de la qualité de l’accompagnement, c’est le sens de l’action menée par IPERIA, certificateur de compétences, depuis plus de 25 ans. Ainsi, il accompagne régulièrement des assistants de vie dans leur démarche de Validation des Acquis de l’Expérience pour obtenir le titre « Assistant(e) de vie dépendance ». Ce fut le cas de Lurdes en 2013 : « L’obtention du titre en VAE s’est imposée comme le prolongement naturel de ce parcours de professionnalisation et j’ai remis mes compétences à niveau grâce au titre. » Aujourd’hui, toutes ces assistantes de vie sont fières de leur parcours. Des parcours qui devraient inspirer respect, admiration et envie… Et pourtant, le secteur peine à recruter.

 

Des tensions en matière de recrutement

 
La dernière étude de la DARES « Les tensions sur le marché du travail en 2019 », publiée en octobre 2020, dresse la liste des 30 familles professionnelles les plus affectées par des tensions sur le marché du travail. Se retrouvent en 9e position dans cette liste les « aides à domicile et aides ménagères ». Deux freins principaux : la faible mixité (88% de femmes) et le manque d’attractivité pour le métier, notamment auprès des jeunes. La professionnalisation du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile constitue une réponse pour inverser la tendance. Former et certifier les professionnels, c’est valoriser et faire reconnaître leurs compétences. C’est aussi sécuriser leur parcours professionnel et leur offrir des perspectives.

S’il est une « activité essentielle », expression née pendant la crise sanitaire, qui ne prête pas à polémique, c’est bien l’accompagnement des personnes les plus vulnérables. Emploi non délocalisable, porteur de sens, créateur de lien social et en prise directe avec l’enjeu sociétal du vieillissement de la population, le métier d’assistant de vie est ancré dans la réalité d’aujourd’hui et de demain. IPERIA continuera de le mettre en lumière, de faire rayonner les compétences de ceux qui l’exercent ou encore d’accompagner les prochaines générations qui souhaitent embrasser ce beau métier.

 

[1] Source : Observatoire des emplois de la famille, FEPEM.

[2] Etude de la Drees « Projections de population âgée en perte d’autonomie selon le modèle Lieux de vie et autonomie (LIVIA) » – Déc. 2020