Fabien JACQUETTON Aucun commentaire

CQP Travailler en MAMElles s’appellent Laëtitia, Fettouma, Anne-Sarah ou encore Céline. Ces assistantes maternelles sont des pionnières ! En effet, elles figurent parmi les premières certifiées du CQP « Travailler en MAM », créé et déposé par IPERIA au Répertoire Spécifique. Durant trois mois, à Bordeaux, elles ont suivi la formation, conçue en blended learning (formation mixte, alternant présentiel et distanciel) par l’Université du Domicile, et dispensée par le Réseau Girondin Petite Enfance et le Greta-CFA Aquitaine, deux organismes de formation labellisés qui ont mutualisé leurs moyens et leurs expertises pour cette expérimentation. Un parcours de 112 heures, soutenu par le Département de la Gironde, qui s’achève sur un certificat de qualification professionnelle (CQP) qui leur permet d’avoir tous les outils en main pour mener à bien leur projet de création ou d’activité en MAM. Retours d’expérience.

Le format « blended learning », un préalable indispensable

Dans ce CQP « Travailler en MAM », tout l’enjeu était de proposer un parcours de formation en blended learning. « Nous souhaitions que le parcours de formation corresponde aux contraintes de disponibilités du public salarié, indique Florie Lahouste, référente territoriale à la formation pour l’Université du Domicile. Nous avons pensé et construit le parcours en ce sens, afin que l’on puisse vérifier si cela fonctionne ou non et de pouvoir réajuster pour le déploiement. »

Les deux modules e-learning créés par l’UDD ont aussi vocation à s’adapter aux différents profils des stagiaires. En effet, la mixité des publics fait aussi la richesse de la formation, avec dans un même groupe des salariés exerçant déjà en MAM et des porteurs de projet. Laëtitia souhaite ouvrir une MAM sur Bègles avec trois amies prochainement. Pour elle, « la formation est tombée à point nommé », alors qu’elle était dans l’écriture du projet, un peu perdue au milieu de toutes les obligations à remplir, de tous les dossiers à présenter.  Elle se réjouit d’avoir pu bénéficier de l’expérience des autres stagiaires aguerris à la MAM : « On avait la chance dans cette formation d’avoir des personnes qui travaillaient en MAM. Du coup, on avait leurs retours et ça a été un gros bénéfice pour le groupe je pense. » En effet, les modules e-learning ont été pensés pour permettre à chaque stagiaire de passer le temps nécessaire sur chaque ressource, par exemple l’étude de besoins, en fonction de son statut, de l’état d’avancement de son projet.

Une formation complète, adaptée aux besoins du terrain

En à peine deux mois, malgré la pandémie de la Covid-19 et la période des fêtes de fin d’année qui n’est pas forcément la plus favorable, un groupe s’est constitué pour cette première expérimentation. « Cela témoigne des fortes attentes et de la demande sur le terrain », souligne Florie Lahouste. Jusqu’à présent, les assistants maternels se sentaient livrés à eux-mêmes.

Anne-Sarah considère que les MAM constituent « l’avenir comme mode d’accueil pour les petits » et elle y voit « un idéal de vie professionnelle ». Pour Fettouma, monter une MAM est « un projet mûrement réfléchi ». Pour ces deux assistantes maternelles et pour les autres membres du groupe, le projet est devenu plus concret à travers la formation qui « déblaye le terrain » comme aime à la dire Laëtitia. « J’ai pu travailler sur l’étude de besoin pour savoir où s’implanter pour que la MAM soit pérenne. Qu’elle puisse ouvrir et qu’elle reste ouverte. Sur la communication autour de la MAM aussi : communication avec l’équipe, avec les parents… Également sur la création de l’association, des statuts, du règlement intérieur. Et puis, sur tout ce qui était projet éducatif et charte de qualité pour pouvoir ouvrir la maison d’assistantes maternelles », explique Céline, qui a embrassé le métier d’assistante maternelle il y a quatre ans, après avoir exercé en crèche en tant qu’éducatrice de jeunes enfants de formation. Elle aspire aujourd’hui à retrouver le travail en équipe au sein d’une MAM.

La certification, le petit plus qui fait toute la différence

Si les assistantes maternelles ont mis en stand by leur projet pendant la formation pour s’y investir complètement, aujourd’hui elles ont acquis les fondamentaux qui vont leur permettre de rebondir plus armées pour les prochaines étapes. « J’avais besoin d’avoir une vision globale de ce qu’était une maison d’assistantes maternelles, surtout du point de vue administratif. Là, cette formation nous a vraiment donné les outils nécessaires, très complets pour effectivement franchir le pas », déclare Anne-Sarah, qui aimerait ouvrir une MAM sur Le Bouscat.

Le chemin est encore long bien sûr, mais cette formation les a confortées dans l’idée de tenter l’aventure. Elles se sentent plus compétentes, plus outillées pour le faire et ce, d’autant plus avec un CQP à la clé ! « C’est clairement un plus puisqu’auprès des parents on va pouvoir faire valoir cette certification. On pourra leur expliquer comment s’est passée la formation, ce qu’on a appris et surtout la certification prouvera notre professionnalisme. » Et Fettouma d’ajouter : « C’est une garantie que mes compétences sont bien acquises, bien maîtrisées. »

En effet, la dimension certifiante n’est pas négligeable. « Ce n’est pas une formation où on accompagne chaque porteur dans son projet, précise Florie Lahouste. Bien sûr, il s’agit d’une formation-action car elle porte sur des projets concrets, mais elle ne remplace par le Conseil départemental dont le rôle est d’accompagner chaque porteur de projet dans la création d’une MAM. Le CQP, déposé au Répertoire Spécifique, porte sur des compétences complémentaires au titre « Assistant(e) maternel(le) / Garde d’enfants » dont IPERIA est également le certificateur. Complémentaires et un peu plus pointues. Même s’il n’y a pas de prérequis, les évaluations nécessitent un certain niveau langagier, une bonne connaissance des outils bureautiques de tableur, une utilisation du numérique… Par ailleurs, il est important que le projet de la MAM ne soit pas nébuleux. Le parcours de formation demande beaucoup de projection et répond à des attendus de formation et de certification. Si son projet n’est pas concret, la personne risque d’être trop éloignée et pourrait se retrouver en difficulté.

Une expérimentation soutenue par le Conseil départemental de Gironde

Le Département de la Gironde s’est rapidement montré enthousiaste par rapport au CQP « Travailler en MAM » et volontaire pour être le terrain d’expérimentation de cette formation inédite. Le mardi 11 mai 2021, aux côtés de la branche professionnelle des assistants maternels du particulier employeur qui porte ce CQP et d’IPERIA qui l’expérimente et le met en œuvre, il a organisé un temps de restitution de cette première expérimentation sur le territoire. Cette conférence en ligne s’est tenue de 13h30 à 15h. Au programme, les interventions des élus, des témoignages de certifiés et deux tables rondes :

  • la professionnalisation des assistants maternels “un enjeu de reconnaissance et de renouvellement du métier”
  • Le certificat « Travailler en MAM », un parcours inédit pour accompagner la création et la pérennisation des projets de maisons d’assistants maternels localement