Fabien JACQUETTON Aucun commentaire

Pour les 10 ans de la Fédération Européenne des Emplois de la Famille, IPERIA était à Bruxelles avec les acteurs européens du secteur des PHS.

10 ans au sein de l’EFFE : bilans et perspectives

 

En fêtant ses 10 ans à Bruxelles, l’EFFE a offert aux acteurs européens du secteur des PHS (Personnal and household services) de se retrouver pour mesurer les avancées déjà obtenues et les progrès qu’il reste encore à accomplir. Ces avancées, IPERIA y contribue en tant que membre co-fondateur de la fédération et acteur majeur de la professionnalisation au-delà du territoire français. Après 10 ans d’engagement et de structuration, quel bilan peut-on dresser de l’action de l’EFFE ? Quelles sont les perspectives pour l’avenir ? Plusieurs tables rondes ont permis à des intervenants de toute l’Union Européenne d’échanger sur des sujets de fond.

 

Un engagement durable et fécond 

Que de chemin parcouru en dix années par l’EFFE pour la reconnaissance du secteur des PHS (Personal and household services) dont l’emploi à domicile fait partie ! Marie-Béatrice Levaux, Présidente de la fédération, l’a rappelé : « Nos objectifs en 2013 étaient de simplifier, solvabiliser et professionnaliser. Ces piliers qui forment le socle de l’EFFE progressent et le domicile devient un acteur de la politique publique. Nous poursuivons nos objectifs de sens et d’utilité ». A ses côtés, Karmele Acedo, vice-présidente de la fédération, a salué le consensus européen permettant de rendre visible et de valoriser des métiers qui sont parfois encore empreint de nombreux préjugés : « Je constate que nous sommes tous alignés par rapport au diagnostic et par rapport aux actions ».

Le diagnostic à l’échelle de l’Union européenne, c’est avant tout une multitude de challenges à relever : le vieillissement de la population, le défi de l’accompagnement de la petite enfance ainsi que la question de la conciliation des temps de vies (professionnelle et personnelle). C’est aussi le constat d’une pénurie de main d’œuvre et d’un manque de reconnaissance.

Ces constats partagés font écho à la situation française. Convaincues que les avancées collectives en Europe auront un impact sur le national, et vice-versa, les équipes d’IPERIA ont marqué leur engagement en participant à cet événement, mobilisées pour mettre en lumière et reconnaître un modèle nécessaire au-delà de nos frontières.

A nos côtés, de nombreux acteurs sont venus d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de République tchèque, d’Autriche, de Finlande, de Lettonie ou de Hongrie. Leur expertise, leurs convictions, ont permis des échanges riches et féconds.

 

Des enjeux communs à tous les acteurs de l’EFFE

Ce fut un des moments forts de cette journée, la projection de témoignages de celles et ceux qui font vivre le secteur à travers l’Europe, « les visages humains des employeurs et des travailleurs à domicile » comme l’a souligné Tamsin Rose, maîtresse de cette cérémonie. Tous souhaitaient délivrer un même message : obtenir de la visibilité, la reconnaissance de la valeur du travail et un soutien à la professionnalisation. Leurs visages ont incarné l’urgence d’« aider les ménages, les familles et les travailleurs à trouver des solutions durables » selon Aude Boisseuil, Déléguée générale de l’EFFE.

Pour répondre à ces attentes, le premier axe mis en avant lors de la conférence était la volonté de négocier une convention collective à l’échelle de l’Europe, afin de veiller à ce que chacun soit au courant de ses droits et devoirs. Le constat est clair : sans dialogue social organisé, la négociation avec les pouvoirs publics sera compromise.

Autre nécessité exposée : celle de faire encore reculer le travail non déclaré. L’EFFE a toujours eu la vocation d’être représentatif, pour garantir des droits à tous les salariés en Europe, et cela passe par une simplification du parcours administratif au bénéfice des familles et de l’emploi déclaré, ainsi qu’un engagement pour la solvabilisation.

La question de la migration, incontournable à l’échelle européenne, a également été largement abordée au cours de la conférence. La rencontre entre un continent vieillissant et des populations en quête de stabilité et de reconnaissance doit continuer à être soutenue et encadrée. Quant à l’attractivité des métiers du domicile, elle figurait aussi parmi les sujets majeurs de ces échanges. Mais l’axe qui a sans doute été le plus fédérateur au fil de la journée, c’est celui de la professionnalisation.

 

La professionnalisation au cœur des ambitions européennes

Baptiste Lenfant, Délégué général du groupe Domicile & Compétences, animait la troisième table ronde de cette journée, consacrée à ce sujet crucial. « Les compétences répondent à des besoins de vie et permettent d’assurer une qualité de l’accompagnement des personnes aidées et de l’activité à domicile. La professionnalisation est un élément structurant, un élément essentiel, un élément majeur de l’attractivité pour ce secteur » a-t-il précisé lors de sa prise de parole. Les apprentissages informels, la valorisation de tous types de compétences et de potentiels ont été au cœur des échanges. Et parce que cette journée était placée sous le signe du partage d’expériences, Baptiste Lenfant a souligné l’exemple de la France, rappelant qu’« IPERIA est la plateforme française de professionnalisation du secteur de l’emploi à domicile. Elle a piloté et a participé à pas moins de 9 projets en réunissant 13 pays partenaires différents ».

Portés par le dynamisme et l’engagement de nos voisins européens, nous continuerons à porter la voix de l’importance de la professionnalisation dans le cadre de la Fédération, comme nous le faisons depuis 2009 à travers nos programmes d’innovation et expérimentaux.