Fabien JACQUETTON Aucun commentaire

Mihaela RAVie

La convention consacrée à la pérennisation et au développement du modèle des relais assistants de vie (RAVie), signée par IPERIA et la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie en 2018, est prolongée jusqu’au 31 décembre 2021, en raison de la situation sanitaire. Une marque de confiance de la CNSA, qui soutient le dispositif depuis de nombreuses années. Ce report est l’occasion de dresser un bilan des actions menées et de se pencher sur les nouvelles perspectives. Entretien avec Sandrine Leroyer, chargée de projets en innovation sociale et coordinatrice de cette convention pour IPERIA.

Cette convention avec la CNSA, de quoi s’agit-il ?

 
« Les relais assistants de vie constituent un dispositif de professionnalisation innovant mis en place par IPERIA en 2011, au service des salariés engagés auprès de particuliers employeurs en perte d’autonomie. Cette convention CNSA/IPERIA s’inscrit dans la continuité des deux précédentes. Concrètement, elle porte sur la montée en puissance et la durabilité des RAVie, à travers deux grands axes : pérenniser le dispositif et le déployer sur les territoires afin de le rendre accessible le plus largement possible. Ces trois dernières années, toutes les équipes mobilisées ont effectué du très bon travail et les résultats sont au-delà de nos espérances. Non seulement la qualité est au rendez-vous, mais il y a une vraie dynamique d’échange et de concertation autour de ce beau projet. »

 

Quelles actions concrètes ont été engagées ?

 
« Nous avons identifié les facteurs clés de succès des RAVie, phase préliminaire à la modernisation du dispositif, via des focus groups, des études sur le métier, le rôle et l’impact de l’animateur… En parallèle, une étude très qualitative sur les échanges entre pairs (en quoi le RAVie créé-t-il de la compétence ?) a été réalisée.

Par ailleurs, nous avons conçu une offre de services élargie autour des RAVie. Elle prend la forme de lieux ressources, expérimentés sur 4 départements (Seine-Maritime, Corrèze, Hautes-Alpes et Loire). C’est une réponse 360° autour de l’assistant de vie. Ces lieux d’information physiques rattachés aux RAVie sur les territoires favorisent et facilitent l’accès à l’ensemble des informations nécessaires à la bonne compréhension de l’environnement et à la sécurisation du métier. Ils sont ouverts aux assistants de vie (et aides à domicile), particuliers employeurs, aidants, demandeurs d’emploi et partenaires.

Enfin, forts de notre expérience passée et des résultats d’une étude sur les usages numériques des assistants de vie, nous avons structuré un ensemble de ressources pour créer un relais à thématique numérique. Cette idée s’inscrit dans le prolongement des projets européens CareNet et Carer+, que nous avons pilotés il y a quelques années. L’objectif est de donner aux assistants de vie les compétences pour qu’ils puissent utiliser les outils numériques dans leur vie professionnelle et accompagner leurs employeurs. Toutes ces actions se servent mutuellement pour pérenniser le dispositif des RAVie, en réelle prise avec la réalité sociale. »

 

Et qu’en est-il pour l’axe DEPLOIEMENT ?

 
« Les résultats sont très positifs ! Nous avons déjà dépassé l’objectif fixé avec plus de 10 nouveaux départements entrés dans le dispositif. Le dernier en date : le Département du Nord, avec la signature d’une convention de partenariat, à Lille, le mardi 23 février 2021. Cela porte à 39 le nombre de relais assistants de vie actifs ou en cours de déploiement. Nous avons également travaillé à la création d’une « mallette de développement » du RAVie : analyse des bilans, structuration des outils, refonte du module de formation des animateurs… C’est un travail de fourmi sur le terrain car le public est difficile à capter. A travers le module de formation, les animateurs disposeront de tout le nécessaire pour lancer le relais et faire preuve de réactivité. Enfin, nous avons lancé en avril dernier une application RAVie qui permet de poursuivre l’expérience après le relais. Elle favorise les échanges et propose de nombreuses ressources. Déjà plus de 500 assistants de vie se sont inscrits, se posent des questions, s’entraident. C’est un outil qui créé du lien et qui permet de s’y retrouver dans la multitude d’informations que l’on peut trouver sur Internet concernant le métier, les droits, la formation… »

 

Quelles sont les perspectives pour cette année ?

 
« Les différentes études menées sont actuellement mises en perspective dans un ouvrage de valorisation qui sera publié au printemps. Il illustre la dynamique qui se met en place quand un relais s’installe dans un département.

Pour ce qui est des lieux ressources, nous allons intégrer le réseau Particulier Emploi dans une seconde phase expérimentale. Il va venir en soutien des animateurs qui pourront se concentrer davantage sur les ateliers. Ces lieux ressources ont vocation à devenir un outil du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile qui permet de faire un lien très concret avec les enjeux de sécurisation que les départements rencontrent avec l’emploi direct. Sur deux territoires, les Conseils départementaux affichent d’ores et déjà leur souhait de voir ces lieux pérennisés.

Concernant l’application RAVie, elle sera encore optimisée. Notre ambition : qu’elle devienne LE lieu d’échange privilégié réservé aux assistants de vie, où ils peuvent diffuser leurs besoins et trouver des remplaçants à proximité, échanger entre pairs sur des problématiques métier, disposer de ressources d’experts… Et la grande nouveauté 2021, c’est le développement sur Apple. Ainsi, l’application sera aussi disponible sur iPhone avant l’été.

Enfin, le déploiement des RAVie sur le territoire se poursuit… et ce, même en dehors de l’Hexagone ! Un relais va s’implanter à La Réunion très prochainement. Une opportunité permise grâce à l’extension de la Convention collective nationale des salariés du particulier employeur dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) début 2021, qui permet aux assistants de vie de ces territoires d’accéder à la formation professionnelle. »

 

Tout semble sur des rails… Une nouvelle convention à l’horizon ?

 
« Effectivement, ce report nous laisse une marge de manœuvre assez confortable pour continuer le travail engagé… et se pencher sur l’écriture d’une nouvelle convention. Satisfaite des livrables, la CNSA nous a fait part de sa volonté de poursuivre ce partenariat de longue date. Cette perspective va donc nous animer cette année. Nous allons travailler à l’écriture d’une nouvelle convention avec Hélène Blacher, chargée de partenariats et projets collaboratifs à IPERIA, qui prend la suite.  Cela lui permettra de prendre toute la mesure du dispositif pour mieux piloter la prochaine convention. »